Le point de départ est une exigence unique, une maison à un étage, sur un petit terrain presque carré, dont l'un des côtés donne sur une rue étroite. L'environnement, un noyau rural de faible densité typique du sud de la Navarre, se caractérise par l'hétérogénéité de ses bâtiments, avec l'aridité déracinée et les tons délavés de ses façades comme seul liant du discours urbain. Dans ce contexte, la stratégie est basée sur la négation de la zone, avec une façade subtilement sourde et la revendication de la nouvelle architecture pour apporter intérêt et qualité environnementale à une habitation introvertie qui se regarde elle-même.

Illuminé par l'image évocatrice de l'Impluvium romain, le projet s'articule inévitablement autour d'une cour. Un vide qui reproduit et régularise la géométrie autonome du site d'origine et qui, en tant que matrice urbaine, cherche à dynamiser et à articuler l'espace domestique. Une structure claire, suggérée par Kahn, établit une hiérarchie précise pour les différents usages de la maison. Les pièces de service sont acculées aux quatre sommets, libérant les espaces les mieux éclairés et ventilés pour les pièces les plus nobles du programme. Les parois mobiles de verre et de bois animent la succession continue d'espaces, ouverts et fermés, couverts ou non, dont les limites sont définitivement diluées lorsque la cour s'ouvre ponctuellement sur la rue et introduit le village dans la maison.

Cet acte d'ouverture inspire la construction et la matérialité de la maison. La brique qui habille la moitié des façades de Cintruénigo se prolonge au sol et sur les murs, formant une base homogène à l'identité stéréotomique claire. Sa condition d'enveloppe extérieure abonde dans l'idée de continuité spatiale et de dissolution des limites, augmentant la sensation d'espace des enceintes intérieures. La présence essentielle du bois interrompt parfois la continuité de la maçonnerie pour résoudre les cloisons, apportant la chaleur nécessaire à la maison. Dans un autre ordre, une structure en arcades en béton armé repose sur les murs porteurs du périmètre, révélant sa nature tectonique, et soutient le toit.

Compris en continuité avec les façades de la cour, il assume toute l'expressivité qui est refusée à la façade principale. Ainsi, couronnant la construction, une tôle de zinc repose naturellement sur les obliquités de la toiture et résout efficacement les plis de sa volumétrie complexe, témoignant d'une volonté manifeste de dématérialisation et de décontextualisation.

Équipe :
Architectes : Iñigo Beguiristáin, Jokin Lecumberri, Antonio Cidoncha, Saioa Lafon, Miren Celayeta
Structure : Eduardo Ozcoidi
Technicien du bâtiment : Laura Raimundi
Photographes : Iñaki Bergera, Miren Celayeta

Matériaux utilisés :
Living room:
Sofa Reset, Joquer
Rug Spart, KP
Lounge chair Chair, BKF
Lamp Ypperlig, Ikea
Kitchen:
Counter chair Afteroom, Menu
Worktop Silk, Inalco
Tap Iconico
Bathrooms:
Tap Iconico
Sink Slender, Noken
Bedroom:
Mesillas Gladom, Ikea
Escritorio Loop stand, HAY
Chair Lotus, Enea
Porch:
Table Nolita, Pedrali
Chair Tribeca, Pedrali
Lighting:
Focos LT Surface, QBO
Finishing references:
Switches: LS 990, Jung


