Située dans la banlieue de Paris, au pied même de La Défense, une accumulation de tours surdimensionnées de l'autre monde, la maison se trouvait presque perdue au bord d'une petite rue minuscule qui se termine brusquement en butée sur les énormes fondations d'un groupe de tours. Cette situation brutale, entre l'utopie moderniste de haute densité et l'architecture modestement grandiloquente du XIXe siècle, accentue le sentiment d'être un tout petit être sans défense.
La maison ressemblait à une huître sans coquille, perdue dans l'océan. Heureusement, elle s'articulait autour d'un petit jardin patio planté de manière exotique et nous avons décidé, lors de la première visite avec mon partenaire Gil Percal, que cette maison devait être protégée de ce monde extérieur prédateur, tournant le dos à la rue et ne regardant qu'elle-même, son jardin et ses propres qualités, encore à trouver.
Quel moment de beauté divine, quand on fait place à cette autre vérité où vos installations habituelles banales deviennent des éléments naturels. Quand votre sol de carreaux gris-vert devient une eau peu profonde. Quand votre long canapé en béton devient une plage de sable où l'eau chatouille vos pieds. Quand une table en chêne massif devient le grand arbre autour duquel vous vous réunissez en famille.
Quand une cuisine noire mate devient le charbon de bois que vous avez trouvé dans la forêt brûlée. Quand une bibliothèque imposante devient la falaise que vous escaladez chaque jour, et que les livres qu'elle contient deviennent les tremplins qui vous aident à monter plus haut. Quand un rideau surdimensionné devient une chute d'eau, ou même simplement le vent. Quand un pont de béton blanc courbé devient un stratus, un nuage bas, passant tranquillement au-dessus de votre tête. Quand une gigantesque baie vitrée ne devient rien d'autre que le ciel, avec ses couchers et ses levers de soleil. Quand un escalier en bois émergeant de l'eau peu profonde devient le début d'un chemin pour aller ailleurs, en haut de la montagne, au-dessus des nuages.
Alors vous le voyez. C'est votre île, c'est l'île de tout. Vous pouvez maintenant fermer votre livre, le remettre sur l'étagère et aller vous promener dans votre jardin, le vrai.
Matériel utilisé :
Construction
General joinery : RCPM
Windows and Glass Work : Alufenox
Kitchen : Parallels SAS & Armony Cucine
Upholstery for 8m sofa : Christophe Lafond
Curtains : Galeo
Dining table : design Clément Lesnoff-Rocard, joinery Martin Keller
Lights
Pendant light over dining table : Oran Kap by Kreon
Architectural lighting : Kreon
Decorative lamps :
Floor lamp Artemide Dioscuri
Wall lamp Nemo Marseille Le Corbusier
Wall lamp Nemo Grande Charlotte Perriand
Materials
Specific full body white concrete with special latex mixture.
Floor tiles : Argila Vetiver 120x120 by Gigacer
Wood : Oak tree with extra mat varnish from Cypall
Kitchen : Black Fenix from Armony Cucine
Grey paint : Farrow and Ball Shaded White
Electric material : Schneider Odace Styl Black
Sofa fabric : Romo Linara Porridge
Curtain Fabric : Vescom Capri
Furniture
Chairs : Zuiver OMG Green
Seater : Dutch Bone Bar Velvet lounge chair