Relier les « points chauds »
L'accord sur la modernisation de l'hôpital Édouard Herriot passé entre les Hospices civils de Lyon et le ministère de la Culture permet de démolir un pavillon du très vaste site de Grange Blanche - conçu en 1933 par Tony Garnier - pour installer son nouveau cœur, le nouveau bâtiment H de Michel Rémon.
Préservant l'intégrité patrimoniale du site, l'architecte respecte les gabarits et les rythmes du plan masse existant, employant le même vocabulaire architectonique que Tony Garnier, la même grammaire de pleins et de vides, de corniches et de « pergolas ». François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques, décline avec lui les teintes et l’écriture des façades, ciselant ainsi l'harmonie des volumes.
Solution concentrique
Le bâtiment H, plateau technique unique implanté au centre des 22 pavillons du site, met fin à leur fonctionnement en parallèle. Il apporte une solution concentrique, précieuse pour les patients et pour l'efficience de l'institution, en rassemblant les opérations lourdes et urgentes, autrefois disséminées.

Opaque et lumineux
Patients et médecins sont protégés des regards extérieurs mais les blocs opératoires et les locaux techniques sont baignés par la lumière naturelle donnée par les façades et par deux patios intérieurs. Le sous-sol bénéficie lui aussi de l’éclairage naturel délivré par des cours anglaises au nord, grâce au décaissement des talus végétalisés déjà mis en œuvre par Tony Garnier.
Paysage reconquis
Le paysagiste Frédéric Reynaud a su restituer la palette végétale et l’ambiance de l’« hôpital-jardin » d’origine. Dénaturé au fil du temps, l'équilibre du paysage structuré par le plan pavillonnaire, va retrouver sa sensible liberté « poétique », grâce à la reconquête des espaces publics, rendue possible par la création de parkings souterrains et par la réorganisation des circulations en surface.
« L'esprit héliotrope de la cité médicale de Tony Garnier règne encore… jusque dans le « salon des blocs », un espace dédié à la détente ou au travail des chirurgiens et anesthésistes. Sous une vaste verrière, cet espace - stérile et convivial - redonne "l'heure du soleil" entre deux opérations.