Une machine sophistiquée au cœur du village de Saint-Cloud

Sur les hauts coteaux de Saint-Cloud, en prise directe avec le centre-ville, encastré dans la pente, cerné par l'emprise du quartier historique, l’hôpital s'est reconstruit sur lui-même, défiant l'exiguïté des lieux, siècle après siècle.

De l'ancien hospice conçu en 1788 par Richard Mique, architecte de Marie-Antoinette, il ne subsiste que la chapelle classée, encadrée par des bâtiments des XIXe et XXe siècles. Respectueux de l'héritage classique, l'architecte du XXIe siècle a donc évité toute monumentalité écrasante et assumé la complexité d'un chantier en site occupé.À mille lieux de la masse introvertie et fonctionnelle des centres hospitaliers contemporains, en lien avec l'échelle du village de Saint-Cloud, Michel Rémon a ingénieusement rétabli l'équilibre entre les services du pôle de santé.
À partir d'une façade reconstruite exactement comme au début du XIXe, il a déployé une croix, géométrie idéale pour la circulation des occupants.

Le point de jonction entre les trois branches est devenu le nouveau centre de gravité de l'hôpital, grâce à un noyau d'irrigation technique vertical qui corrige le manque de connexions entre les unités. Avec une passerelle horizontale, un jeu délicat de pleins et de vides, une combinaison de petites verticalités accordées aux bâtiments des rues périphériques, il a rendu à la lumière naturelle son rôle majeur. Allant même jusqu'à la sublimer dans le cube vitré de la salle de préparation à l'accouchement. « Posée en équilibre » sur le site, elle semble repousser les limites du site pour offrir une vue époustouflante sur Paris.

« En douceur, l’hôpital public devient compétitif, rationnel. Mieux : il gagne en humanité sans renier son histoire. »