Construire ce complexe sportif, c’est répondre à la volonté politique forte d’une nouvelle ambition urbaine pour ce quartier. Le contexte est hétérogène, logements collectifs linéaires d’un côté et patrimoine végétal exceptionnel du Parc de l’autre. Cet équipement sera un nouveau lieu de centralité, de rassemblement, de rencontre, d’activités sportives et événementielles. Ce projet comprend un thème intelligible pour chacun, appropriable par tous : celui de la nature. Il se décline autant sur la forme que la fonction, perceptible dans tous les aspects du bâtiment, à toutes les échelles.
Le bâtiment prend à son compte le vocabulaire de l’espace public et complète les aménagements urbains en imprimant une nouvelle impulsion au site. Il devient un repère attractif pour les habitants à l’échelle du quartier. Le projet aiguise la curiosité et le désir par le mystère. C’est le choix de cette forme minérale, grand monolithe fracturé : un rocher précieux et mystérieux posé dans le paysage, qui contraste et s’accorde au contexte. Ce bloc magnétique, comme une pépite aux teintes cuivrées, est encadré de verdure. C’est un paysage, dont émerge le signal urbain de la salle d’escalade. Le bâtiment fait corps avec l’environnement végétal et se démarque du bâti alentour. La nature, ici, ne s’exprime pas par le végétal : pas de couverture plantée qui eut été hors d’échelle et sans force dans le contexte végétal du site. Sa démarcation fait son identité, sa valeur de repère.
Dans ce nouveau paysage, s’étire une faille traversante ouverte sur la vallée de la Bièvre. Elle sépare clairement les deux pôles du complexe sportif et garantit l’éclairage naturel des gymnases et des circulations. Cette faille, comme un canyon, joue sur l’échelle du bâtiment. Elle est une invitation à percer le secret du rocher précieux, elle amorce la perméabilité subtile entre l’intérieur et l’extérieur. Elle est la clé de la lecture proche du bâtiment qui révèle sa transparence à mesure qu’on l’approche. Le complexe sportif est structuré par un jeu de transparences et de percées visuelles. Elles brouillent les frontières entre l’extérieur et l’intérieur où la nature environnante est toujours présente. Cadrées, les ouvertures mettent en valeur les éléments remarquables, de l’intérieur comme de l’extérieur. Les orientations sont choisies pour les activités sportives. L’analogie avec la nature n’est pas seulement formelle. Elle s’ancre profondément dans la structure du bâtiment par le choix de matières nobles et intègres, qui sont seules capables de bonification au fil du temps.
La peau est constituée d’un alliage de cuivre, d’aluminium et d’étain. Elle ne s’oxydera pas, gardera sa couleur mordorée et gagnera en patine avec un aspect plus mat. Par le jeu des facettes, la perception du bâtiment change suivant le soleil et les saisons. Les faces vitrées transforment le monolithe en cristal scintillant sous la lumière. La nuit, il devient la source de lumière, diffusée par ses facettes. Par son homogénéité et par le choix des matériaux naturels et pérennes, l’intérieur du bâtiment est en accord avec son enveloppe. Les parois sont revêtues de lames en bois et les plafonds tendus de toile respectent la volumétrie des facettes. L’éclairage naturel, la générosité des volumes, les ambiances générées par la matière sans fard, sont propices à la sérénité nécessaire à l’apprentissage sportif. Afin de distinguer les parcours, une mezzanine partielle est créée pour l’usage du public (visiteurs). Elle est implantée en balcon sur le volume en double hauteur et donne des perspectives sur les salles de sport.
A l’égard de ceux qui le pratiquent et le côtoient, le bâtiment offre un paysage aimable aux bâtiments voisins, comme une colline. Soucieux de son environnement, la gestion des eaux pluviales sera naturelle. Par le choix d’un lieu paisible, ancré, sensible à la nature qui l’entoure, clair dans sa gestion des fonctions, ce bâtiment trouve l’équilibre entre humilité et force, ces valeurs qui sont celles des sportifs. Il évoque la puissance de la nature en même temps qu’il en convoque la simplicité et l’économie. Contemporain et intemporel, poétique autant que pragmatique, cet équipement sera capable d’inspirer l’imagination de ceux qui l’utilisent et le regardent.