Au bord du Rhône à Genève, l'Atelier Archiplein, agence d'architecture et d'urbanisme genevoise, a réalisé l'aménagement d'un bâtiment en pierre massive, composé de dix logements sociaux et d'un atelier.
Le bâtiment situé au 1 rue de la Coulouvrenière, dans le centre historique de Genève, a été construit sur l'un des derniers terrains constructibles disponibles sur les rives du Rhône. Le terrain appartenait au canton de Genève et a été donné à la Fondation Nicolas Bogueret (un fournisseur de logements sociaux et à loyer modéré), pour le développement de logements sociaux. Le projet récemment réalisé par l'Atelier Archiplein est le résultat d'un concours sur invitation organisé en 2018 pour le compte de la Fondation Nicolas Bogueret.
Le projet se situe dans un quartier industriel émergent, une zone de Genève qui a été construite dans la seconde moitié du XIXe siècle. La rue de la Coulouvrenière est parsemée de bâtiments industriels datant de cette époque, dont beaucoup sont aujourd'hui utilisés à des fins diverses. Les nouveaux logements sociaux sont situés dans une zone naturelle protégée au bord du Rhône, à côté d'un bâtiment classé - une ancienne chocolaterie devenue un centre de formation professionnelle. La construction du projet a donc fait l'objet d'une planification minutieuse, supervisée par les autorités chargées de la conservation du patrimoine.
Les fortes contraintes du site ont guidé la composition architecturale du bâtiment, créant un dialogue avec l'environnement. L'Atelier Archiplein a choisi de concevoir une grille structurelle définie par de grandes baies vitrées. Sa relation avec la rue, la rivière et l'espace public ouvert a permis d'intégrer des tabliers de protection, des cadres et des variations dans la grille, et d'ancrer le bâtiment dans le contexte du site.
L'Atelier Archiplein a développé le projet en utilisant un style architectural simple et rationnel qui combine des matériaux naturels, principalement la pierre et le bois. L'ensemble de la construction verticale du bâtiment de quatre étages est constitué de pierres massives. "Construire avec des matériaux naturels nous donne l'occasion de remettre en question les modes de construction actuels en ce qui concerne les questions environnementales et climatiques", explique le studio. Pour l'Atelier Archiplein, il y a une affinité avec les méthodes de construction séculaires qui, loin d'être nostalgique, combine le savoir-faire historique avec l'innovation et les techniques d'aujourd'hui. Dans son travail avec la pierre massive, l'intention de l'atelier est de "contribuer au développement d'une architecture en pierre massive qui exprime l'esprit du temps".
L'extérieur du bâtiment est constitué d'une façade porteuse en pierre ; son noyau intérieur est également en pierre. Deux types de pierre calcaire ont été choisis pour leurs caractéristiques techniques et selon le principe de "la bonne pierre au bon endroit", explique l'Atelier Archiplein. À l'extérieur, la pierre de Sireuil (un calcaire brun-jaune extrait à Sireuil, en France) a été choisie pour sa dureté et sa sédimentation expressive. À l'intérieur, le calcaire de Chauvigny (extrait à Chauvigny, France) a été choisi pour sa grande résistance à la compression.
Le studio souligne le fait qu'une "combinaison stricte de pierre et de bois participe à la résolution des problèmes structurels et sismiques sans avoir recours au 'chaînage' ou à l'inclusion de béton armé". Grâce à une approche technique ambitieuse, la pierre a été utilisée sur la base de sa résistance inhérente à la compression. Le seul béton armé du projet se trouve dans la cage d'escalier.
Les appartements de l'immeuble sont "distribués de manière intelligente et efficace", explique l'Atelier Archiplein. "À cette fin, une galerie extérieure longe la rue. Cet espace, à la fois circulation et balcon, offre des possibilités de partage, de cohabitation et [de rencontres et d'interactions fortuites] dans une zone dense." Bien que chaque appartement soit décrit comme petit, ils disposent d'un espace extérieur orienté au sud et d'une grande baie vitrée qui s'ouvre sur le Rhône, augmentant ainsi la sensation de profondeur. Sur de nombreuses fenêtres, Atelier Archiplein a ajouté un lambrequin en tôle pliée (une courte pièce de draperie décorative) et un garde-corps en treillis métallique soudé. Revêtus d'une couche de poudre noire, ces ornements font référence à l'histoire de la sidérurgie et de l'industrie.
Superficie : 1 200 mètres carrés (12 917 pieds carrés).
