La première chose que l'on remarque en s'approchant de la Casa Volta sont trois voûtes de briques qui flottent au milieu de la dense végétation côtière de l'Oaxaca. Ce n'est peut-être qu'un mirage provoqué par la chaleur et l'humidité de ce lieu. Ensuite, en suivant un petit chemin au milieu de la végétation, les voûtes disparaissent. Puis une clairière s'ouvre, et étonnamment un petit banc apparaît à côté d'un long étang entouré de part et d'autre par des colonnes symétriques et ses reflets sur l'eau. Il semble que l'on soit arrivé à un temple classique abandonné.
La maison possède un ordre kahnien rigoureux. C'est un plan rectangulaire subdivisé en six zones rectangulaires alternées : trois cours ouvertes, et trois espaces couverts par les voûtes. Les chambres et les salles de bain se trouvent dans deux d'entre elles qui s'ouvrent et se ferment avec des portes en bois et en roseau ; la cuisine et le salon et la salle à manger se trouvent dans la troisième, qui est toujours ouverte. Et au centre de tout, l'eau, comme une présence constante, comme un rappel de la proximité de la mer, qui même si elle ne peut être vue d'ici, n'est qu'à 300 pieds.
La matérialité de cette maison a été déterminée par une circonstance pratique et économique. La Fondation Casa Wabi est située à proximité, un endroit où l'on cuit l'argile et où, au moment de la construction, il y avait des briques en surplus disponibles pour le recyclage. C'est ainsi qu'est née l'idée d'utiliser des voûtes en briques construites sur une structure en béton pigmentée de couleur argile. Une méthode de construction simple qui permettrait de respecter un calendrier de construction serré. D'autre part, les voûtes, ainsi que les treillis de roseaux sur leurs côtés, font que le vent souffle abondamment dans les espaces fermés, tandis que l'eau rafraîchit les extérieurs. Tout cela produit une atmosphère à la fois chaleureuse et fraîche.
Casa Volta est la preuve qu'une relation adéquate entre l'architecture et la nature peut être obtenue avec peu d'éléments bien pensés, que l'ordre constructif n'est pas en contradiction avec le chaos apparent qui l'entoure, au contraire, ils peuvent se fondre de manière harmonieuse. C'est aussi un rappel que la simplicité est toujours élégante. Plus qu'une maison, ce bâtiment est un petit havre de civilisation au milieu de la jungle, la cabane où Heidegger se serait réfugié s'il avait eu une vocation plus tropicale.