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ZAC Clichy-Batignolles

CONTEXTE

Au coeur de Paris, cet ambitieux projet investit deux grands îlots contigus à la position stratégique entre le Paris haussmannien et le Paris du XXIe siècle de l’éco-quartier de Clichy-Batignolles, dont il forme la tête de pont. Ce nouveau quartier a la particularité d’être composé de généreux espaces urbains libres : le square des Batignolles, les voies ferrées et le parc Martin Luther King. Cette nouvelle opération se trouve en effet à la jonction entre les beaux immeubles haussmanniens alignés autour du square des Batignolles et le nouveau parc Martin Luther King, bordé ponctuellement d’immeubles de 17 étages et dominé par la haute silhouette du tribunal de grande instance conçu par Renzo Piano, qui s’élance à 180 mètres au-dessus du parc.


En pleine conscience de la rupture d’échelle qu’impose la nouvelle ZAC, l’une des volontés de ce projet était d’assurer en fondu enchaîné ce passage entre les deux siècles, en travaillant les volumétries pour raccorder les deux échelles. Cette volonté explique le skyline découpé du premier îlot, et la trame sobre de ses façades en béton blanc qui fait écho à la pierre du vieux Paris. Plus loin sur le deuxième îlot, les volumes ont été sculptés avec des formes et des matières plus contemporaines assumant les grands objets du nouveau quartier. Surplombant ce qui reste de l’emprise ferroviaire historique menant à la gare Saint-Lazare, le projet est complexe à plusieurs égards. Il est notamment constitué d’une large diversité de programmes qui se posent en grande partie sur un sol artificiel s’élevant à dix mètres au-dessus de la rue Cardinet. Ainsi, le projet traite la mixité programmatique d’une part, notamment par superposition, et négocie d’autre part le raccord du niveau du sol de la ZAC avec le niveau du Paris haussmannien.


LOT O1

Le lot O1 accueille des commerces de grandes et petites surfaces, des logements locatifs PLI et en accession, ainsi qu’une résidence pour doctorants. Dans le socle se déploient 460 places de parking destinées à l’ensemble du quartier. Enfin, l’îlot bénéficie d’une sortie de métro de la ligne 14 prolongée. Pour animer cette entrée dans le Paris du XXIe siècle, une première solution stratégique fut de négocier avec la RATP la position de la future station de métro de la ligne 14. Pour valoriser ses flux, il a pu être négocié de la mutualiser avec un grand hall commercial ouvert sur la ville et placé en évidence à l’angle de la rue Cardinet et de la rue Rostropovitch. Le flux des voyageurs débouchera directement dans ce hall commercial en double hauteur. Ce parvis généreux, ouvert au public, installe des transparences multiples, notamment vers le nouveau parc Martin Luther- King et le séculaire square des Batignolles. Il permet également une transition fluide par des escaliers et des escalators jusqu’à la galerie commerciale haute en cadrant le ciel dans le coeur d’îlot. Du côté du parc Martin Luther- King, une longue circulation extérieure évoque les escaliers de la butte Montmartre. En balcon sur la rue, elle débouche sur la nouvelle place Françoise Dorin. Le bâti se cale progressivement sur la silhouette imposante du quartier des Batignolles.


Logements

Ainsi, du côté de la rue Cardinet, les constructions s’alignent à l’angle sur la ligne d’horizon du Paris haussmannien. En face du nouveau parc, elles adoptent une forme crénelée pour progresser doucement vers les hauteurs plus importantes du nouveau quartier. La complexité programmatique est glissée dans une forme urbaine unitaire et sobre, assurant les possibles mutations ultérieures des programmes. Les logements en accession sont superposés aux logements familiaux à loyers maîtrisés. Les toitures les plus basses de l’opération sont conquises par des jardins et des terrasses assurant une présence végétale pour le voisinage immédiat tout en offrant aux habitants des situations privilégiées, des panoramas exceptionnels sur Paris. Les toitures les plus hautes portent le programme très ambitieux de panneaux photovoltaïques répondant aux objectifs du cahier des charges de la ZAC.


Résidence pour doctorants

Le bâtiment doctorants offre, sur les voies SNCF, une façade plane avec un jeu de pleins et de vides, ménagée par de larges baies dont les embrasures sont encadrées par un matériau réfléchissant. L’effet miroir vient troubler la perception par un jeu de reflets du ciel. Côté mail commercial, il propose une succession de terrasses qui accueillent du végétal et constituent une forme de filtre visuel avec les logements situés en vis-à-vis. La terrasse des commerces se prolonge largement en creux dans le volume et dégage une forme d’alcôve offerte aux usages des résidents.


LOT O3

Le lot O3 accueille deux grandes surfaces commerciales en continuité de la galerie du lot O1, une résidence étudiante, un foyer de jeunes travailleurs, des logements familiaux sociaux et un immeuble de bureaux. Situé au coeur du nouveau quartier, il est sculpté d’une écriture plus contemporaine. Il articule trois éléments distincts jouant du contraste d’un monolithe noir le long des voies SNCF (la résidence étudiante et le foyer de jeunes travailleurs), aux plis et replis d’une chrysalide blanche, telle un origami géant (les logements familiaux sociaux) pour finir sur le gradinage anguleux d’un rocher anodisé « canon de fusil » (l’immeuble de bureaux). Cette marqueterie architecturale est propre à donner corps à la multiplicité d’usages qui, désormais, s’entrelacent.


Logements sociaux

L’immeuble de logements familiaux sociaux s’élève face au parc en offrant une volumétrie hiératique à la fois sinueuse et pliée jouant avec les ombres et les vues. Ce programme est composé notamment de nombreux logements en duplex croisés qui ont la vertu de profiter des vues et des orientations nord/sud. Une « chrysalide » composée de métal perforé enveloppe les balcons sur 3 façades. Elle se plie, se déplie horizontalement et à la verticale pour offrir des jeux d’ombres et de lumières, en vue lointaine et proche. L’ombre portée sur la façade des logements accentue l’effet de profondeur et en même temps de légèreté. Un effet « dentelle » est recherché dans le jeu de perforation différent selon les situations.


Résidence étudiante et foyer de jeunes travailleurs

La résidence accueille une pièce de paysage horizontal offrant une silhouette syncopée qui s’étire le long des voies SNCF et se retourne autour de deux grands patios plantés, façonnant une vie collective pour les résidents. Le toit de ce programme formant des monts végétalisés en rizières, est un espace composé à la fois de terrasses et de jardins d’agrément.


Bureaux

Enfin, une large césure permet de distinguer les programmes de logements de celui des bureaux. Ce dispositif spatial ménage un ensoleillement plus favorable de l’espace public tout en allégeant la densité construite. Cette faille est occupée par la terrasse des bureaux qui se déploie en un jeu de terrasses en gradins orientées au sud. Les volumes se décalent en double hauteur, créant un volume visible depuis le parc ou les voies ferrées. Le hall à rez-de-chaussée, vitré dans sa double hauteur sur les deux façades sur rues, offre à la vue des passants ses activités et ouvre des perspectives vers le pont menant au lotissement de Saussure. Le volume strié de brisessoleil verticaux formant une protection solaire améliore le confort des usagers et réduit les consommations d’énergie. La silhouette de l’immeuble de bureaux sculpte le volume en proposant à ce programme tertiaire des vues spectaculaires sur Paris.


Socle et commerces

Le socle des deux lots O1 et O3, dans lequel vient s’intégrer le commerce, offre une continuité de sol entre le square des Batignolles et la place Haute (nouvelle place Françoise Dorin). Un axe piéton fort transperce l’îlot et crée un passage naturel entre un niveau bas et un niveau haut. Le commerce vient logiquement border ces flux et les cadrer en une liaison verticale douce. Pour renforcer cet axe transversal, 2 polarités fortes ont été créées aux 2 extrémités du parcours, offrant l’appel nécessaire au captage des flux : le parvis et la place Haute. La première polarité, au niveau du square des Batignolles, se matérialise par un large parvis qui s’affiche clairement rue Cardinet. Cet espace double hauteur est à la croisée de nombreux flux : connexion par le trottoir à la gare de Pont-Cardinet, lien avec les voies encadrant le square. Il est directement connecté à la sortie du métro de la ligne 14. Le parvis mutualisé permet de donner de l’ampleur à l’entrée du centre commercial. La porosité de ce parvis avec l’espace public de la rue s’illustre notamment par le prolongement des caractéristiques du sol du trottoir à l’intérieur même de l’espace.


Entre les 2 polarités fortes, le parvis et la place Haute, vient s’organiser la galerie commerciale au coeur de l’îlot. Les connexions verticales (escalators et escalier) encadrent un patio végétalisé en pleine terre, créant un appel lumineux fort depuis le parvis. Composée d’une douzaine de boutiques, la galerie est constituée d’une promenade circulaire extérieure en pleine lumière. Les déambulations piétonnes sont uniquement protégées des intempéries par une verrière simple, doublée d’une persienne filtrant la lumière et renforçant le confort des usagers, créant un retrait avec les volumes des logements supérieurs le surplombant.


La deuxième polarité s’organise autour de la place Haute. Cette terrasse est également à la croisée de nombreux flux : 2ème sortie du métro, point d’aboutissement de l’axe nord/ sud, montée provenant du parc. Afin de renforcer son attrait, des moyennes surfaces se développent en double hauteur sur tout le linéaire du lot O3.


Les commerces locomotives viennent chercher leur point d’encrage au niveau du rez de terrasse, séquençant plus efficacement ce côté de la place. À l’étage, les commerces s’avancent en porte-à-faux vers la place, marquant un appel commercial fort depuis la rue d’accès au quartier, en contrebas de la place Haute. Ce dispositif permet d’abriter les déambulations piétonnes le long de la place. Des kiosques peuvent complémenter l’offre commerciale, en résonnance avec la terrasse de la brasserie d’angle marquant l’entrée de la galerie. À l’instar du parvis côté Cardinet, la place Haute vient s’ancrer et entrer dans la rue intérieure avec la même inclinaison et le même traitement de sol vient contribuer ainsi à l’unité de ce lieu de destination.


Paysage

Les lots O3 et O1 constituent un vaste projet architectural et paysager qui s’articule autour de la rue Cardinet, la terrasse haute, la voie nouvelle et le faisceau ferroviaire. Au sein de la même opération, plusieurs liaisons urbaines permettent un dialogue entre ces deux lots dont les esthétiques cherchent à se répondre. Toutes les situations sont exploitées afin de concilier le meilleur des deux mondes : la densité d’une combinatoire de programmes riches d’usages et la préservation de l’intimité et du confort nécessaires aux logements. Un vaste socle commercial, relation spatiale forte entre les lots O1 et O3, tisse les rapports entre l’espace public et les programmes.


Les toitures plantées du lot O1 assurent une présence végétale au voisinage immédiat et offrent aux habitants des panoramas exceptionnels vers Paris. Toutes les toitures du lot O1 sont de type « toitures terrasses », c’està- dire plantées. Collectives ou privatives, elles sont à la fois jardin d’agrément et lieux de vie offrant des potentialités de partage.


L’aménagement paysager du lot O1 se compose :

- d’un espace de pleine terre situé à l’intérieur de l’îlot, au coeur des commerces.

- de jardins paysagers sur dalle situés à différentes altimétries.


La topographie artificielle formée par les toits du lot O3 permet la liaison entre les bâtiments sud (logements étudiants) et nord (logements familiaux). Un paysage en « rizière » anime la toiture et offre une vue agréable aux logements sociaux, en vis-à-vis. Les toitures sont végétalisées à l’aide de gradins successifs.


L’aménagement paysager du lot O3 se compose :

- de toitures paysagères pour partie plates et pour partie ondulantes (30° à 45° de pente).

- de deux patios situés en creux des précédentes toitures.

- d’une « faille » « boisée » située entre les logements et l’immeuble de bureau plantés.

- d’une terrasse appropriable en deck bois pour les étudiants.


Plantations : objectifs et parti pris

L’opération favorise dans ces espaces verts, conformément au plan de biodiversité de Paris, des plantes régionales adaptées à la faune francilienne. Les gammes des arbres, arbustes, plantes grimpantes, vivaces et saisonnières sont choisies pour leur caractère mellifère et leur capacité à produire des fleurs, fruits ou graines susceptibles de s’intégrer dans les chaines alimentaires des milieux parisiens, ou de servir de supports de pontes. Le choix des essences est fait majoritairement dans une liste des espèces végétales indigènes ou naturalisées (principe de répartition : 60% plantes locales 40% acclimatées). De manière générale, des végétaux présentant de faibles besoins en eau sont privilégiés. Le projet paysager est celui d’un « tapis » d’herbacées ponctué d’arbres et d’arbustes.

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