Le jardin se déploie vers le ciel ; le nouveau musée est un chemin, un passage, un lieu à travers lequel nous vivons une palette d’émotions ponctuées de moments de découverte et de méditation.
Le nouveau Musée de l’Holocauste de Montréal s’enracine dans un contexte essentiel pour tout musée consacré à l’Holocauste en sol canadien : un site unique ancré dans une ville qui a accueilli des survivants de l’Holocauste et leurs descendants. C’est leur mémoire que le nouveau musée cherche à honorer. Le projet a deux objectifs principaux : transmettre un message puissant de la force de l’humanité et éduquer les prochaines générations sur l’Holocauste et ses conséquences, afin d’aider à prévenir de futurs actes de génocide. Il s’agit d’un véritable partage qui ne repose pas uniquement sur le devoir de se rappeler ce qui a été, mais aussi—et surtout — sur le don de la mémoire à venir.

Le long du boulevard Saint-Laurent, la proposition nous apparaît comme une façade de briques qui se courbe doucement vers un jardin central accessible de la rue et repose sur deux volumes de verre. Ces volumes marquent la trace des bâtiments existants sur le site. La brique symbolise à la fois l’individu et le tout unifié. La trame originale de 9 mètres est illustrée dans l’appareillage de la brique. Il devient un filtre naturel pour les espaces dédiés à l’éducation et à l’administration.
Dès l’entrée, l’agora s’étend horizontalement et verticalement dans l’espace guidant les visiteurs à travers un parcours vers les fonctions adjacentes. Il lie à l’auditorium ainsi qu’aux espaces d’exposition, dans lesquels la grille structurelle de la dalle à caissons soulignant la trame urbaine de 9 mètres est exposée, permettant une généreuse hauteur libre sans colonnes pour les espaces d’exposition.

L’agora, s’ouvre sur le jardin mémorial. Dans une fente baignée de lumière naturelle, se déploie le réseau de circulation composé de passerelles, rampes et escaliers reliant les espaces, mais s’arrêtant également pour offrir des moments de pause. Une de ces haltes se prolonge comme une fenêtre surplombant le jardin mémorial, proposant un lieu de solitude et de contemplation.
La trame traditionnelle du territoire est aussi exprimée par une forêt urbaine surélevée ; un morceau de géographie soulevé qui incite le passant à entrer dans le jardin mémorial puis à amorcer le parcours ascendant. Au centre du jardin, une ouverture dans le sol d’où s’enracine et se dresse un arbre unique, un marronnier, symbole de vie et de résilience. Longeant la paroi et s’élevant autour de l’arbre, se dessine une douce montée permettant un parcours extérieur indépendant jusqu’à la forêt peuplée de bouleaux. Ici, le jardin mémorial renoue avec la ville et le site en tant que lieu de repos et de réflexion. Le mur arrondi s’incline en suivant la véritable orientation nord/sud de Montréal, une référence à la boussole par laquelle nous comprenons tous les lieux et les cultures dispersés autour de la terre.
Le jardin se déploie vers le ciel. Ce geste symbolise l’espoir, crée un espace célébrant la vie, un lieu où la puissance de la mémoire se tourne vers l’avenir né d’un passé que nous ne pouvons pas – ne devons pas – oublier.