La tour CIBC est une icône architecturale incontournable du paysage montréalais. Chef d’œuvre de Peter Dickinson, elle est emblématique du style international de par l’élégance et la pureté de ses lignes, sa matérialité et ses proportions recherchées. À l’origine, un parvis était aménagé sur la rue Peel, offrant un recul visuel favorable à l’appréciation de la tour dans toute sa verticalité, ainsi qu’un espace public généreux et fonctionnel.
La présence et la matérialité du basilaire, ajout construit au début des années 90, est cependant problématique dans sa forme actuelle. Avec sa toiture très massive, son mur-rideau dont le verre est plutôt opaque, il est érigé sur le parvis de l’aménagement d’origine. L’ajout dans les années 2000 d’un escalier d’issue en façade est venu ensuite obstruer la perspective du coin Peel/René-Lévesque.

L’intervention que nous proposons vise à épurer le basilaire, tout en mettant en valeur le contexte urbain exceptionnel dans lequel il est situé (Square Dorchester, Place du Canada, cathédrale Marie-Reine du Monde). Elle consiste tout d’abord à remplacer le mur-rideau existant du basilaire afin d’établir une nouvelle continuité du mur-rideau jusqu’au toit pour en faire disparaitre l’épaisseur de la toiture. Le verre sera couvert d’un motif de sérigraphie se modulant progressivement de très réflectif dans le haut, en devenant progressivement transparent vers le sol.
Le plafond à caissons de la zone existante sous la tour deviendra, quant à lui, lumineux tel que le design d’origine. Ceci permettra de percevoir la continuité de la structure de la tour à travers le basilaire.

Pour l’intérieur du basilaire sur la rue Peel, un élément sculptural miroitant, d’une géométrie pure et incurvée, reliera le plafond au sol et autour viendra s’inscrire une percée dans le plancher. Dans cette ouverture descendra un nouvel escalier monumental en spirale, reliant le lobby à la foire alimentaire et la baignant ainsi de lumière naturelle. Ce geste à grande échelle, visible de la rue, aura une fonction signalétique aussi bien que ludique, générant de surprenantes anamorphoses du contexte environnant et créant un nouveau point focal.
Un nouveau comptoir de réception ainsi qu’un mur en marbre blanc dissimulant les entrées d’ascenseur complèteront la composition, et la statue de Moore sera déplacée vers le coin Peel/René-Lévesque, tel que sa position originale. La nouvelle entrée sera relocalisée à un emplacement plus central sur la rue Peel, tout en restant dans l’axe de circulation longeant René-Lévesque. L’escalier d’issue sera quant à lui relocalisé pour sortir sur la rue Stanley, afin de libérer complètement le hall et le permettre de s’ouvrir sur le coin des rues René-Levesque et Peel.

Les cabines d’ascenseurs sont pensées comme partie intégrante du noyau. En effet, la continuité du travertin à l’intérieur des cabines d’ascenseurs permettra d’établir un langage unique entre la matérialité externe et interne du noyau. Les cabines fusionneront ainsi avec le hall, et contribueront à l’intemporalité du lieu. L’escalier d’issue présentement situé dans le hall principal sera relocalisé et débouchera directement à l’extérieur, sur la rue Stanley.