La mairie d'Étampes veut construire un nouveau centre communautaire pour le quartier de la Croix de Vernailles, une zone urbaine moderne construite dans les années 1960 au sommet d'une colline au nord du centre ville.

Les installations existantes sont dispersées dans trois bâtiments différents du quartier, ce qui rend très difficile la création d'un projet social cohérent. De plus, ces dernières années, le quartier a connu une augmentation spectaculaire de sa population, rendant les espaces existants trop petits.

Le projet du centre communautaire Rosa Parks peut être considéré comme un dispositif permettant de donner du pouvoir aux adultes, aux familles et aux enfants dans le besoin. Il offre à la communauté une multiplicité d'activités récréatives et de programmes éducatifs pour les minorités ayant un faible niveau d'éducation. Le centre sert entre autres de lieu de rassemblement, de partage et de lien pour créer un sentiment d'appartenance et d'identité dans le quartier.
La mairie a mis à disposition un site qui domine le quartier, au sommet de la colline, à la limite de la zone urbaine. La connexion principale se fait par le boulevard Montfaucon qui serpente sur la colline. Le site est un paysage complètement ouvert avec quelques arbres et une vue fantastique sur le quartier et les collines plus loin.

L'idée du projet tourne autour du concept de construction dans le paysage, ou de construction (d'un) paysage.
Afin de coloniser le site, nous avons projeté une stratégie de bandes programmatiques perpendiculaires à la route, qui nous permettent de créer une interface entre la culture et la nature, le bâtiment et le paysage. Les bandes sont capables de "négocier" les contraintes du programme et de la lumière, afin de connecter les différentes activités avec le territoire. Les bandes du bâtiment sont jointes en un point pour créer un lieu où toutes les activités se connectent, où tous les utilisateurs sont mélangés, un condensateur social. Avec cette opération, toutes les fonctions s'entremêlent et une connexion forte est créée entre les utilisateurs, le paysage, le bâtiment et le quartier. En outre, une place publique est créée à l'entrée, non seulement pour inviter les habitants à entrer dans le nouveau bâtiment, mais aussi pour se détendre et se relaxer au sommet de la colline. Le parking est placé au nord du site en suivant les mêmes forces et la même logique afin de se connecter au nouveau bâtiment.

La matérialisation du projet fait référence à l'idée des constructions d'aqueducs romains, un élément massif "en béton" dans le paysage. Le béton apparent de la façade extérieure constitue un élément clair et visible dans le champ, donnant une nouvelle identité à la zone. Nous avons essayé d'adoucir la perception de l'objet par l'utilisation de couleurs douces comme éléments de finition. Le toit incliné du bâtiment ne répond pas seulement aux besoins programmatiques, des espaces plus bas pour les petits enfants et les bureaux, des espaces plus grands pour le Hall, les adolescents et les adultes faisant face au quartier ; mais aussi à l'idée d'un bâtiment hybride, mi-paysage / mi-bâtiment, mi-intérieur / mi-extérieur, mi-ouvert / mi-fermé.
