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RÉSIDENCE POUR TRAVAILLEURS SOCIAUX

RÉSIDENCE POUR TRAVAILLEURS SOCIAUX

UNE POLITIQUE NATIONALE DE REQUALIFICATION DES FOYERS


Adoma gère 404 résidences sociales en France. 

Anciennement foyers Sonacotra, ces ensembles immobiliers, initialement dédiés aux travailleurs migrants d’origine maghrégine ou subsaharienne, ont été réalisés à partir des années 50. 

Les chambres, le plus souvent partagées, accueillaient 3 à 4 résidents. 

Les sanitaires étaient regroupés par étage et la cuisine collective permettait aux habitants de se retrouver pour partager des repas. 

Le vieillissement de la population accueillie et la nécessité de remettre aux normes handicapées et incendie les bâtiments vétustes ont amené la direction d’Adoma à réinterroger leur patrimoine.

 

 

 

Des opérations de construction / démolition 

Programmées sur toute la France, elles ont pour objectifl’amélioration du cadre de vie des résidents en les relogeant surplace dans des studios et deux pièces meublés.

Elles offrent aussi l’opportunité d’accueillir des femmes seulesavec ou sans enfant qui ne peuvent actuellement pas bénéficier

L’opération Adoma Péan/Masséna 

Elle s’inscrit dans le plan de traitement engagé par Adoma et laVille de Paris pour transformer les foyers de travailleurs migrantsen résidences sociales.L’ensemble immobilier de deux tours de 9 étages réunies par unescalier commun datait des années 70. 

Il comportait à l’origine360 lits répartis en 120 chambres individuelles et 80 chambresde 3 personnes. 

L’opération Masséna/Péan, initiée en 2013, comprendra en 2021 380 studios répartis dans deux bâtiments.

Les travaux seront réalisés en 4 phases :

- la démolition de la tour de 120 lits,

- la construction de la Résidence Péan de 230 studios,

- la démolition de la tour de 240 lits,

- la construction de la Résidence Masséna de 150 studios.

La mission confiée à l’agence Philippon-Kalt comporte l’établissement du plan d’ensemble et une mission d’AMO pour accompagner Adoma dans le choix de l’architecte de la deuxième résidence. 

La maîtrise d’oeuvre de la première résidence Péan est confiée à l’agence Philippon - Kalt, la seconde à Masséna à l’agence Saison - Menu.


DIALOGUE AVEC L’ENVIRONNEMENT


Le projet urbain proposé sur l’ensemble de l’îlot reprend les caractéristiques des HBM : îlot ouvert sur un jardin intérieur, bâtiments implantés à l’alignement, gabarits en R+6, traitement en pans coupés à l’angle des rues.

Le nouveau projet souligne le contour de l’îlot par le front bâti de deux bâtiments indépendants : Péan et Masséna.

Le premier, Péan, présente une écriture contemporaine qui fait écho aux HBM environnants, construits entre 1926 et 1939.

Cette seconde génération d’HBM se caractérise par des façades briques au soubassement en ciment gris et aux baies soulignées par un encadrement blanc. Le projet réinterprète ce vocabulaire par une façade en tôle perforée dans la tonalité des briques environnantes.

Dans les étages, le pare-pluie noir crée une impression de densité et matérialité qui fait ressortir la lecture de lignes horizontales.

En RDC, le fond noir fait place à une tôle en aluminium poli. Ce matériau pérenne, justifié pour le soubassement plus exposé aux détériorations, offre une perception changeante de la façade en fonction de l’ensoleillement et des points de vue.

Le projet urbain proposé sur l’ensemble de l’îlot reprend les caractéristiques des HBM : îlot ouvert sur un jardin intérieur, bâtiments implantés à l’alignement, gabarits en R+6, traitement en pans coupés à l’angle des rues.

En toiture, la silhouette aux lignes brisées de l’acrotère, réalisée en tôle perforée, s’estompe dans le ciel parisien.

Le traitement des percements fait écho aux bow windows des HBM. Les débords de fenêtres animent la façade par le jeu des ombres portées. Les menuiseries, traitées en aluminium anodisé naturel, créent un encadrement clair autour des baies sombres.

Le regroupement des percements et le rythme irrégulier des baies facilite l’intégration de ce programme social dense dans le quartier en rendant indécelable le nombre de logements. 

Les bandeaux vitrés sont constitués de baies et shadow box. Ces dernières sont révélées la nuit par l’éclairage intérieur des studios.


QUALITÉ DU CADRE DE VIE


Des espaces collectifs largement ouverts sur l’espace public 

Les espaces collectifs en RDC participent à l’animation del’espace public. Le bois est décliné dans tous les espaces : pour qualifier les portes d’entrée des logements et réchauffer les ambiances intérieures en habillant les tableaux des baies vitrées. En RDC, le plafond des parties communes est recouvert de lames de bois qui masquent l’éclairage artificiel. En coeur d’ilot, le jardin intérieur suit la topographie du terrain offrant un tapis végétal


Une fresque en sérigraphie

La Mairie du 13ème arrondissement de Paris, porte une grande importance à la facilité de l’accès à la culture et à l’art, à travers des manifestations et des parcours artistiques dans la Ville. Nous avons décidé d’intégrer en façade de cette résidence sociale, une fresque sur verre, oeuvre utilisant la sérigraphie. L’alliance de ce programme social avec un travail artistique participe à l’essor de l’art urbain.

« La nouvelle résidence sociale s’intègre dans cette dynamique artistique et sociale. Un mur rideau clôt le bâtiment boulevard Masséna. Cette surface murale continue procure un emplacement idéal pour une sérigraphie visible depuis l’espace public mais également depuis l’intérieur du bâtiment. Le verre contraste avec la tôle perforée en allégeant la façade. La verrière apporte une grande luminosité aux bureaux et espaces destinés à la communauté des résidents ; la sérigraphie constitue un filtre visuel. La fresque intègre 3 nuances de blancs qui forment trois plans distincts, jouant alors avec la transparence et la superposition de plusieurs paysages. Ces trois opacités permettent une alternance entre deux enjeux importants : l’intimité des résidents et l’apport d’une lumière naturelle. Cette sérigraphie nous présente deux lectures. La première est perceptible lorsque nous sommes proches du mur, elle apporte de la texture au verre avec un graphisme végétal, dans lequel chacun voit ce qu’il souhaite. La deuxième se dessine lorsque l’on prend de la distance avec la façade, tant de l’intérieur que de l'extérieur. Apparaissent alors des portraits parmi les plantes. Ces deux lectures se répondent entre elles et participent à la perception globale du projet artistique. » MK 2017


DES CIRCULATIONS COMMUNES ESPACES DE CONVIVIALITÉ


Des espaces lumineux et des ambiances chaleureuses. 

Pour améliorer la qualité des espaces collectifs et limiter le recours à l’éclairage artificiel, chaque section de couloir intérieur ainsi que la cage d’escalier en métal sont éclairées naturellement, ouvrant des vues sur ce quartier arboré.

Les lignes brisées des couloirs les animent et les dilatent. Les couleurs claires sont plébiscitées : béton brut et murs peints en blanc, rehaussés par une signalétique de lignes dorées qui relie tous les studios.

Un choix collégial a permis de retenir deux couleurs pour les sols des couloirs, facilitant le repérage des étages pairs et impairs : un vert acide lumineux et un rouge profond.

Un parcours guidé par la signalétique

«Un des objectifs de la signalétique est d’offrir à chaque résident des repères sécurisants, comme autant de soutiens sur lesquels appuyer son mouvement vers toujours plus d’autonomie. Ces repères sont à la fois spatiaux et concrets, mais aussi réglementaires et symboliques. Une signalétique directionnelle qui se détache, pour venir au-devant des usagers, comme une ligne, ligne de vie, ligne de conduite, fil d’Ariane, lien déroulé entre les différents logements et leurs occupants comme un contrepoint à la fragmentation et à l’atomisation. La ligne et le point pour dire également le rythme et le mouvement, le progrès, l’écriture ou la musique.

Sur cette ligne s’articulent les différents éléments du dispositif signalétique. Partant des répertoires d’étage, elle irrigue le couloir et y dépose les balises directionnelles et les numéros des logements.

Elle peut être matérialisée de façon plus ou moins prononcée par un tube ou un plat de métal qui court le long des couloirs, par un trait de peinture ou juste suggérée par la disposition spatiale des supports signalétiques de part et d’autre de cet horizon.»


LOGEMENTS DILATES PAR LES VUES


Intimité des logements

Les logements en RDC, tirant profit de la déclivité du terrain, sont surélevés de 1,20 m minimum par rapport à l’espace public extérieur. 

30 studios bénéficient d’une double orientation avec deux ou trois baies ; aucun studio n’est mono-orienté nord.

Les baies en saillie, implantées sur allèges, s’étirent sur la largeur des pièces de vie pour dilater les espaces intérieurs, garantir le meilleur ensoleillement et préserver l’intimité des résidents. Elles possèdent un voilage et un store intérieur occultant à enrouleur.


Un espace optimisé

Les baies, implantées en débord par rapport au nu de la façade, offrent une large tablette appropriable par les résidents ; un espace en plus non comptabilisé dans les calculs shab.

A la demande des futurs résidents, une porte a été ajoutée entre la kitchenette et la pièce de vie du studio. Coulissante comme celle de la salle d’eau, elle peut s’escamoter complètement, sans empiéter sur l’espace intérieur.

Un vitrage fixe est inséré dans la cloison séparant pièce de vie et kitchenette afin que la lumière naturelle puisse pénétrer dans tout le studio, une fois la porte de séparation fermée. Le miroir posé sur la porte d’entrée reflète la lumière et le paysage, et agrandit visuellement l’espace intérieur.

Le plancher chauffant libère totalement les murs des studios afin d’optimiser l’espace de vie.




OPTIMISATION &PREFABRICATION


Flexibilité ultérieure du bâtiment

Le système constructif retenu sans refend porteur permet l’évolution ultérieure des typologies, du studio aux T2 ou T3.

Des charges réduites

L'isolation extérieur renforcée favorise l’inertie du bâtiment, classé en Plan Climat. Des capteurs solaires en terrasse fournissent de l’eau chaude sanitaire, première source de dépense énergétique dans un bâtiment bien isolé.

L’éclairage naturel des pièces en premier ou second jour, pour limiter le recours à l’éclairage artificiel, est un leitmotiv du projet. 

La préfabrication au service de la qualité des finitions

Le choix de systèmes normalisés et préfabriqués a été dicté par un double objectif, une qualité irréprochable des finitions et un gain de temps à la livraison.

Elle est déclinée sur différents composants de la construction :

- l’ossature porteuse de prémurs et prédalles,

- les parements de façade en tôle emboutie

- les 230 salles d’eau préfabriquées.

Le dessin de ces dernières a été réduit à deux modèles : le modèle de base et celui pour les résidents handicapés, soit 5% des unités. Réalisées au début du chantier suivant une mise en oeuvre traditionnelle des différents composants, elles ont été livrées avec leur protection à l’avancement des planchers.


TECHNICITÉ & FLEXIBILITÉ


Technicité et savoir faire des entreprises

La façade est composée de plaques d’aluminium perforées. Les trous oblongs créent une vibration visuelle et donnent à percevoir des lignes horizontales qui font écho à celles de la brique.

Les plaques sont laquées selon un procédé manuel d’application de trois couches successives de poudre et d’eau pour créer la matière et la diversité de tons.

Au droit des bow windows , la tôle est perforée puis emboutie sans déformer la trame régulière des percements.

En RDC, des plaques d’aluminium poli brillantées viennent fermer les perforations et éclaircir la façade. Les effets changeants de la matière polie allègent le socle du bâtiment.

La cinquième façade 

Un soin particulier a été apporté à la toiture technique dubâtiment, traitée comme la cinquième façade de la résidence.

Des tubes solaires recouvrent 12 % de la toiture. Ils permettent de générer 30,4 % des besoins des résidents en eau chaude sanitaire. Implantés à 90 cm du sol, ils masquent les bouches et les gaines de ventilation.

La machinerie d’extraction d’air est intégrée dans l’unique édicule, servant d’accès à la terrasse.

Afin de s’inscrire en continuité de la façade, la tôle perforée file devant les gardes corps de sécurité. Ajourée, elle laisse transparaître les végétaux qui couvrent toutes les parties libres de la toiture terrasse.


FICHE TECHNIQUE

Surface totale : 6 000 m² SP, 4 427 m² SHAB

Coût des travaux : 12,6 M€ HT

Label : Certification H&E, Profil A

Performance réelle : Plan Climat Paris

Calendrier : Livraison 2018

Maître d'ouvrage : ADOMA

Architectes : Philippon - Kalt Architectes

Aurélie-Anne Vincent, chef de projet phase conception

Peggy Guilbert, chef de projet phase exécution

Christophe Vieira

BET TCE : BERIM

Économiste : Becri S.A.

Paysagiste : AC&T Paysages & Territoires

Groupement d’entreprises : SICRA

RAIMOND (façade)

ALUVAL (Menuiseries extérieures)

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